• Mes belles navigationsChampionnat de France 1989 à Perros Guirec.

     Après les sélections sur nos propres catas, qui se sont courues sur 8 manches, seulement 12 équipages sur les 60 engagés ont étés sélectionnés pour les finales.
    Ces finales se couraient à armes égales sur les mêmes types de bateaux. Soit deux manches par types.  C’étaient des HC 16, HC 18 Formula, KL 16 avec spi et des Dart. Avant la dernière journée, nous étions largement en tête, il nous suffisait de faire dans les 3 à une seule des deux manches pour gagner le championnat de France.
    Comme les catamarans étaient tirés au sort, il fallait les régler selon nos désirs. Comme d’habitude, nous mettons le HC 16 sur la remorque de mise à l’eau mais celle-ci sur champ pour bien soulever l’arrière du cata afin de baisser les safrans pour régler le parallélisme.
    C’est l’accident… Le bateau tombe, pas n’ importe où, sur la tête de Sylvie. Comas, pompier, nous voilà à l’hôpital de Pérros.

    Les relations téléphoniques avec le club nous apprennent que le comité différé le départ. Je ne comprends pas. Ce n’est pas un cas de retard. Après bien des déboires avec les médecins, nous repartons avec la seule condition, si Sylvie navigue il faut une sécu à proximité. De plus ce retour de fait dans l’ambulance qui nous avait amené. Tout le monde participe à l’évènement.

    Arrivé sur les haut de la plage, de l’ambulance on voit tous les catamarans grées sur le bord de la plage qui attendent.
    En fin de compte ce n’est pas le comité qui a décidé de retarder le départ, ce sont les concurrents qui ont refusé de prendre le départ sans nous. Même sous l’injonction du comité qui les a menacés de retrait de licence s’ils ne partaient pas à l’heure prévue.

    Les frère Richard sont venus nous trouvé immédiatement, et nous on annoncé qu’ils avaient grée le HC 16 comme le leur.
    Nous avons donc tous pris le départ, Nous gagnons la première manche, C’est la joie à bord, nous sommes champion de France. Nous n’avions plus à courir. Mais décidons qu’il est plus sportif de faire la dernière manche que nous allons gagner aussi.

    Encore aujourd’hui, je remercie les « amis » qui nous ont permis de remporter ce titre.

    Je rappel par la même cette phrase de Paul ELWSTRÖM

    Vous n’avez pas gagné la course si en gagnant vous avez perdu le respect de vos adversaires


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  • Mes belles navigationsChampionnat d’Europe de IC 10 m² en 2000 à Wilhemhaven en Allemagne. D’habitude les Français étaient absents de ces régates internationales. Donc oublie de la part des organisateurs, pas de traducteurs allemand-français. Les IC sont en allemand et en anglais. (je n’ai qu’à bien comprendre l’anglais) Mais les instruction complémentaires sur les changements de ligne d’arrivée ne sont pas claires… (pour moi)

    Bon, sur l’eau au début tout se passe à la perfection. 15 à 18 nœuds de vent, bon départ et me voici en tête. Je marque mes concurrents les plus sérieux, et passe la dernière bouée sous le vent avec une confortable avance. Je me dirige vers la ligne d’arrivée, la passe et là pas de signal d’arrivée. Je regarde autour de moi, les autres passe une autre ligne d’arrivée… Le temps de repartir, je fini dans les 20.

     

    Le soir dans la caravane, ce n’est pas la joie. Surtout quand de sympathiques concurrents tambourinent sur les parois de ma maisonnette. J’ouvre la porte et là dans un accent bien british on m’annonce «  Patrick, on a tous réclamé, tu es premier à la manche »
    Et bien oui, les larmes ont coulées


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  • Catamaran

    Première concentration de bateaux classiques et de belle plaisance. Catamaran

    Un peut d'appréhension. La compétition, je connais, mais là !

    Dés le début on est séduit par les bateaux. Que de beaux canots. Mise à l'eau à Nort sur Erdre, et c'est parti avec ma fille pour les ballades. Un vent léger nous pousse vers les plaines de Mazerolles. Tout le long du périple, nous serons en compagnie d'un seil qui à son orchestre à bord. Cette première balade au milieu des arbres est féerique.
    Après midi, deux première manches de course. Régate bon enfant. Dans notre catégorie, nous sommes trois finns. Tous sont en bois, deux du chantier Jouët des années 1950, et un de construction italienne des années 1960. Je remporte les deux courses. Pendant ce temps Morgane trouve une place comme équipière à bord d'un caneton en bois.

    En fin d'après midi, de nouveau descente en balade vers Sucé sur Erdre.

    Lendemain matin, départ en course vers le château de la Poterie. Mon vieux Finn avec ses voiles coton (c'est le seul à avoir les voiles d'origine) va faire merveille. J'arrive avec plus d'une ½ heure d'avance sur le second dériveur qui est un FD. Catamaran

    Après un repas dans le parc du château, descente en balade jusqu'à la l'entée de nantes. Nous y serons obligé de démâter et finir à la pagaie. La hauteur des ponts ne nous permettant pas de passer.
    Arrivée dans le centre de Nantes au milieu du festival de musique.

    Là s'offre aux badauds le merveilleux spectacle de tout ces bateaux amarrés à couple.

     


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  • Pour commencer, le mot de Sylvie.

    Ma première nuit en mer … ou Bénéteau Cup vu par l'équipière

    Il m'avait dit que, pour la première fois, ce serait « «cool »… Pas de spi bien sûr, des quarts tranquilles à tous les deux, pendant que notre fille Morgane (11 ans) dormirait, bref, une nuit sous les étoiles…

    Et bien, pas du tout ! Départ sous spi « à fond », premier parti, premier arrivé ! Toute une nuit sous spi, avec passage d'un grain à force 7, mousqueton éclaté, pas de quart, tous sur le pont, régate maximum !!!

    Inscrits tous les trois à la Bénéteau cup sur notre first 24 équipé pour la croisière familiale (cannes à pêche, réserves de nourriture et jouets divers), nous avions eu la chance – ou la malchance- de gagner la première manche grâce à une tactique sous les nuages issue de notre pratique des régates en dériveur. Du coup, la Bénéteau cup devenait accessible, nous avions des chances de la remporter. Moi, la première, je me suis piquée au jeu. La deuxième manche consistait donc en une course de nuit de 55 miles de Belle Isle à l'île d'Yeu, grande première pour moi et Morgane.

    Donc, départ à 20 h pour la deuxième manche, sous spi, tous les trois avec le harnais : premier bateau à franchir la ligne, premier bateau avec le spi en l'air… tout allait bien, soleil couchant et dauphins nageant autour de nous… Je découvre les repérages de nuit (feux des concurrents, des chalutiers, des bouées et des phares). Finalement, cela ne parait pas si difficile…Mais voilà, le vent monte, nous nous retrouvons au largue serré, avec la volonté de passer quand même la première marque de parcours, la Thérésia, sous spi…Les concurrents sont éparpillés sur bâbord et tribord, Patrick barre et cela devient franchement physique… Le bateau gite fort, le noir devient vraiment noir !!!

    Finalement, nous passons cette fameuse bouée, et c'est Morgane qui nous signale à la VHF au bateau pointeur. Il faut vous dire qu'elle n'est pas la dernière à se prendre au jeu… Toutes les deux minutes, elle nous annonce le cap et la vitesse au GPS, contribuant bien faire monter la pression…Quant à moi, j'ai un gros nœud dans le ventre, je sens qu'il va bien falloir que je la prenne, cette barre, dans ce noir, très noir, avec le sifflement de vent dans les voiles pas rassurant du tout, avec des gites et contre-gites impressionnantes, sans pouvoir voir les vagues… De plus, les éclairs fréquents aperçus au large ne sont pas des plus rassurants…

    Passage de la Thérésia. Nous abattons vent arrière. Patrick me confie la barre pour faire le point. Haaaaaaaaa !!! Terrible ! Horrible ! Notre dernière heure est arrivée ! Impossible pour moi de barrer. Panique et manque de confiance font le reste. J'appelle au secours Patrick, qui sort en catastrophe et reprend les choses en main. Il n'avait pas dû être si surpris que cela, car il avait bien dû sentir les figures genre « free-style » que j'avais imposées au bateau…

    Pour me faire pardonner, je me concentre activement sur les réglages des voiles tout en ayant ma boule dans le ventre qui devient de la taille d'un ballon de foot !

    Mais qui va bien nous donner le nouveau cap à suivre pour l'île d'Yeu ? Heureusement, Morgane est toujours là. Elle n'a pas peur et un écran vidéo, c'est dans ses cordes… Et voilà Patrick qui lui dicte (crie, vu le vent) les opérations à faire. Elle nous annonce donc victorieusement « Cap au 170 ! ». Je me sens un peu inutile…

    Je descends écouter la deuxième vacation radio de 3 heures du matin. J'entends les positions de certains bateaux mais je n'entends pas le comité. Après vérification, il s'avère que notre batterie est presque déchargée. Je bascule sur la deuxième batterie qui, elle aussi, s'avère peu chargée. Les ennuis commencent… Du coup, je redouble d'attention et finit pas capter une partie d'un message d'un concurrent parlant de «bouée Réaumur » et de grain violent. Aussitôt, je propose à Patrick de rentrer le spi. Je sens ma boule dans le ventre doubler de volume mais je décide de ne pas montrer le moindre stress pour protéger l'équipage. Vu la tête de Patrick, le bateau a l'air très difficile à tenir. Il faut dire que je sens le bateau surfer (toujours dans le noir total, je vous le rappelle). On se croirait dans la descente de la mort, dans le train de l'enfer d'une fête foraine. Or, j'ai toujours refusé d'aller dans ce type de manège !

    Pour être sûre que le GPS nous emmène à bon port sans que Patrick ait besoin de descendre faire le point (et accessoirement de me donner la barre…), je propose d'éteindre la VHF et d'utiliser la petite VHF portable. Accord du chef. Ouf !
    Le vent monte, cela devient du délire. Il me semble que Patrick tient notre vie entre ses mains. J'insiste « délicatement » pour affaler le spi. Accord du chef. Ouf ! Mais maintenant, il faut que je tienne cette barre le temps que Patrick attrape le bras de spi sous le vent et affale la voile. Serrer les dents, se dire que je dois être un minimum à la hauteur, que c'est une question de survie… Bref, ça y est, le spi est en bas. Il était temps, le mousqueton de spi vient de casser. J'entends Morgane qui s'énerve pour sortir, avec cette voile qui lui bouche la descente…Je recolle la barre à Patrick pour aller au moins « sauver » ma fille…

    Le bateau roule, et voilà mon Patrick, qui n'a toujours peur de rien, qui renvoie le génois « pour stabiliser le bateau ». Moi, j'aurai bien ralenti un peu…

    4 heures du matin. Le vent tombe brutalement. Je réussis à donner ma position au GPS à un autre concurrent pour qu'il transfère le message au comité. C'est bizarre, certains caps annoncés par nos concurrents ne correspondent pas à notre route. Doute à bord : Est-ce qu'on a fait une erreur ? Est-ce que le comité a annoncé quelque chose pendant le grain ? Est-ce que le parcours a été modifié ?

    Sans information particulière, nous continuons vers l'île d'Yeu. Morgane est écrasée par la fatigue. Elle refuse toujours de dormir et s'allonge sur mes genoux. J'essaye de me détendre. Nous voyons des lumières de concurrents, ce qui me rassure un peu.

    Patrick propose de renvoyer le spi après réparation avec la poulie de secours. Au point où on en est, pourquoi pas ? Il vaut mieux que j'accepte maintenant, car le vent est faible et je peux barrer pendant la manœuvre sans danger.

    Et c'est reparti ! Patrick lofe pour aller chercher le vent au large, le trouve, et nous voilà à nouveau à fond ! Morgane annonce la vitesse, nous commençons à faire les calculs pour notre heure d'arrivée. L'objectif est d'arriver devant, mais pas trop tôt quand même pour éviter de faire en plus le tour de l'île d'Yeu en attendant une place au port…Bref, il faut arriver après 7 heures. Je propose donc de ralentir… Mais on ne sait pas où sont nos concurrents, et ce serait quand même dommage de les laisser passer si, par hasard, ils étaient derrière nous…

    Le vent force toujours, il tourne à terre comme prévu. Il faut donc empanner ! Rien que ça ! Le soleil ne se presse pas pour se lever, il fait toujours noir et Patrick doit aller à l'avant… Je prends donc courageusement la barre en me disant que cette fois, c'est moi qui doit protéger Patrick. Lourde responsabilité et nœud dans le ventre maximum !

    Tendue, arcboutée sur la barre, les pieds calés au maximum, j'essaye de maintenir le bateau sur le cap indiqué, sans trop de roulis… Patrick s'excite sur les embouts de tangon qui ne fonctionnent pas bien. Je regrette un instant nos économies sur ces embouts fabriqués maison. Finalement, ça est, l'empannage est réussit.

    5 heures. Le vent force encore et nous voilà à nouveau au largue. La nuit s'éclaircit, je découvre avec horreur la taille des vagues. Il fait gris, le temps est légèrement déprimant. Morgane annonce la vitesse avec excitation, j'ai l'impression que nous sommes engagés pour un record de vitesse en surf…7 nœuds, 7,5 nœuds, 7,8 nœuds, 7,9 nœuds, 8 nœuds… Jusqu'où peut aller un first 24 ?

    Nous voyons défiler au vent et sous le vent les feux des bateaux. Mais pourquoi les autres semblent arrêtés ? Réponse quand arrive la lumière du jour : Nous sommes les seuls sous spi ! Les autres ne sont pas aussi fous !

    6 heures 45. La ligne d'arrivée est en vue. Nous avons peur d'arriver trop tôt. Je guette un message du comité avec espoir… « A l'intention de tous les concurrents de la Bénéteau cup, les bateaux catégorie 1(les plus petits) sont dispensés de faire le tour de l'île, les autres continuent la course ». Explosion de joie dans le bateau ! On arrive !

    6 heures 50. J'annonce au comité que nous allons franchir la ligne. Le comité, surpris, nous fait préciser : « C'est Iznogoud, le bateau sous spi ? » Et bien oui, c'est nous ! Le plus petit bateau de la flotte, avec le plus petit nombre d'équipiers, mais le plus heureux d'arriver !!!

    Nous battons à nouveau des records de vitesse pour affaler, rentrer au port et se glisser sous la couette… Mon ventre se détend…

    Finalement, nous apprenons au réveil que nous sommes premiers en temps réel dans notre catégorie, premier sur cette ligne d'arrivée en temps compensé toutes catégories confondus avec 40 minutes d'avance sur le second. La force du vent sous le grain a été enregistrée par un concurrent à 37 nœuds. Certains bateaux sont partis en fuite, ce qui explique les caps étranges entendus en milieu de nuit. Trois spis ont explosés, trois bateaux ont abandonnés.

    A la question : « Alors, pour une première nuit en mer, c'était comment ? », je peux répondre : « C'était dingue ! ». Mais le plus fort souvenir nautique de ma vie !

    PS  : Patrick est très content d'avoir gagné cette manche difficile. Il a vécu la course différemment : « A aucun moment, notre sécurité a été mise en jeu, nous étions tous attachés avec le harnais et les trois bateaux de sécurité de la course étaient parmi nous. Sous l'orage, j'ai affalé le spi quand j'ai senti à la barre que le bateau avait tendance à rentrer fortement dans la vague. J'ai pu suivre exactement la tactique que j'avais prévue. Je reconnais qu'il y a eu beaucoup de vent et que la météo n'a pas été favorable pour découvrir la voile la nuit. J'ai eu beaucoup de plaisir dans cette course mouvementée malgré avoir barré pendant 11 heures d'affilées. J'espère seulement que ma femme acceptera de renouveler l'expérience dans des conditions plus clémentes ! »

    Sylvie Nicolas

    First 24 «  IZNOGOUD  »

    Résultats 1-1-4-2-1 (premier avec 5 Pts)


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